Les élèves de Dorval adorent Le Lab

click here for the English version

par Dan Mullins

« Nous construisons des catapultes avec des bouchons, des élastiques et des bâtonnets. »
Ce n’est pas une phrase qu’on entend tous les jours, mais dans la classe Le Lab de Marc Traversy à l’école primaire Dorval, ce n’est pas rare.

API Icon

Cette classe combine arts et créativité aux STIM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) et chaque élève de la 1re à la 6e année la fréquente.

Cette classe immense a des fenêtres de trois côtés qui laissent entrer la lumière naturelle. Le décor créatif s’y trouve en abondance. À l’entrée, on lit une citation qui est parfois attribuée à Einstein et qui dit que la créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse. On voit un collant sur lequel est écrit Honk if you’re hairy!

Dans la salle au grillage vert, les mots Laugh more, worry less sont écrits. Les élèves de 6e année, qui sont d’excellents artistes, ont la permission de l’école pour décorer un mur sous la supervision de M. T., un projet déjà bien engagé. La moitié d’un mannequin vêtu d’un short de bain se tient d’un côté.
Le contenu de la classe complète l’intérieur lumineux et spacieux. On y trouve des boîtes pleines de jouets de construction comme des Lego et des Mega Bloks, des blocs de bois, des pistes de petites autos, des Gravitrax et du matériel de construction comme du carton, des bâtons de Popsicle, des ensembles de construction, des outils et bien sûr, du ruban à conduits. Il y a aussi des articles plus technos comme des iPad, des tubes hydrauliques et des tubes pleins de petits robots programmables ronds appelés Sphero.
Quand la classe de 1re année entre dans la salle, M. T demande simplement aux élèves de construire un pont. Tout de suite, ils se dirigent vers les bacs de matériaux de construction. Certains choisissent du bois, d’autres des Lego. Certains forment spontanément des groupes de tailles assorties et travaillent seuls.
Pendant que les élèves sont occupés à construire joyeusement diverses formes de ponts, M. T apporte les Sphero. Les élèves terminent leurs ponts, rangent leur matériel et les assemblent sur les bancs modulaires aux couleurs de l’arc-en-ciel devant un tableau blanc. M. T montre les aspects les plus simples des petits robots et commence à les distribuer avec des tablettes qui peuvent être utilisées pour contrôler, programmer ou même changer la couleur des nouveaux amis électroniques des élèves de 1re année.
En cinq minutes, les élèves quittent encore leurs chaises pour travailler cette fois en équipe et nommer leurs robots, puis apprendre comment ils fonctionnent en les essayant. M. T leur a donné des directives minimales et il se déplace dans la classe pour répondre aux questions et dépanner, bien qu’aucun des élèves ne semble avoir de problème à maîtriser les petits droïdes. Il n’y a pas non plus de feu à éteindre sur le plan du comportement, car tous les élèves sont complètement absorbés par leur travail.
Un grand pourcentage des directives données par M. T à la classe de 1re année sur les robots Sphero porte sur la sécurité. « Nous ne nous sauvons pas de Sphero, ce n’est pas le grand méchant loup », précise-t-il. La sécurité représente la majeure partie de son enseignement compte tenu de l’aspect pratique de l’apprentissage que font les élèves dans Le Lab. « Pour tout ce je fais en classe, je parle aux enfants de la sécurité avant de commencer. »

L’idée du programme a commencé à prendre forme quand l’ancienne direction d’école a approché M. T pour lui demander de former une classe de spécialiste. Il savait qu’elle serait axée sur les STIM. Ancien enseignant au secondaire, il s’est inspiré de diverses expériences comme la menuiserie au secondaire, certaines classes d’économie domestique et les écoles laboratoires qu’il a visitées à San Diego.
La prise en charge d’un cours nouveau et innovateur exige de l’ingéniosité. M. T relate qu’il désirait faire construire des guitares à une corde à l’une de ses classes. Un homme qui venait de fermer son magasin de cigares a donné un grand nombre de boîtes à cigares pour fabriquer les résonateurs de guitares et un magasin de musique a offert des cordes. Une entreprise a donné des blocs de construction et une autre des ensembles de construction d’autos en bois.
Malgré des défis atypiques auxquels font face les élèves et l’enseignant dans Le Lab, on voit clairement dans leur visage, leur concentration, leur énergie et leur enthousiasme que la classe est extrêmement stimulante. Les élèves passent d’une activité à l’autre et travaillent aisément et naturellement avec les matériaux et la technologie.
C’est comme si toute la classe était remplie d’ingénieurs et d’informaticiens en herbe.