Tous les mois dans le rapport de la directrice générale, je vous informe de ce qui se déroule dans notre commission scolaire afin de souligner les réalisations de nos écoles et de nos centres et de saluer les accomplissements individuels et collectifs dans notre communauté. Tous les jours, de belles choses se produisent dans nos locaux d’apprentissage et elles sont dignes d’attention et d’éloges. Habituellement, je communique tous les mois ces réalisations, car je suis fière de ce que nous bâtissons ensemble : une culture basée sur nos valeurs énoncées de communauté, de respect, d’intégrité, d’innovation et d’inclusion. 

Cependant, ce mois-ci je désire exprimer les dures leçons vécues au cours des deux dernières années, en général, et des deux dernières semaines, en particulier. 

Nos classes, nos salles du personnel et tous nos locaux sont remplis de gens. Ce sont des êtres humains réunis pour enseigner et apprendre. Nous apprenons et nous nous développons tous en collectivité. Quand un événement heureux et une célébration ont lieu, nous nous réjouissons tous de ce succès. Toutefois, quand un événement tragique et une perte se produisent, nous sommes appelés à réfléchir, à nous souvenir et à nous poser des questions difficiles. 

Les événements du 8 février dernier ont altéré pour toujours la vie d’un grand nombre de gens. Un de nos élèves du secondaire a perdu la vie dans un acte de violence tragique et insensé et nous avons tous été ébranlés. Nous offrons nos plus profondes condoléances à la famille et aux amis de Lucas Gaudet qui pleurent la mort d’un jeune qu’ils aimaient énormément. Notre réseau est en deuil en raison de la perte d’un élève, d’une vie qui a été tragiquement enlevée. 

Les conséquences de la confrontation dont ont été témoins des centaines de jeunes virtuellement ou sur les lieux se font encore sentir. Nous demeurons dans divers états de choc, de tristesse, de colère et de confusion. Nos élèves et les adultes proches d’eux – employés, parents, membres de la communauté – essaient encore de donner un sens à un événement qui est incompréhensible dans sa nature même. 

Nous cherchons encore à comprendre la série d’événements qui ont abouti à des blessures et une perte de vie. Nous collaborons avec la police et nous avons déployé nos professionnels en santé mentale pour nous aider à traverser cette phase aiguë de douleur et de souffrance. Nous travaillons avec des partenaires externes pour nous assurer que nous réagissons de la meilleure façon possible. Tous ces efforts signifient que nous sommes encore au stade aigu de réaction et que nous ne pouvons pas offrir de réponses détaillées à bon nombre des questions qui sont posées.

Ce que je peux affirmer, c’est que nous savons tous ce qui est vrai : la violence sous toutes ses formes, verbale ou physique, est inacceptable. Nous ne pouvons pas utiliser l’agression pour résoudre des conflits et des querelles, car la violence n’est pas une réponse. Elle ne règle rien et ne fait qu’engendrer plus d’angoisse et de violence. Cela reste vrai dans une classe, un corridor, une cafétéria, dans la rue, à l’aréna ou dans un centre commercial. 

Ce que je peux aussi dire, c’est que nous devons travailler ensemble à trouver des réponses à ces questions. Ce travail nous concerne tous – élèves, personnel, parents, forces de l’ordre et partenaires de la communauté – et nous devons véritablement collaborer et trouver des solutions aux problèmes qui existent hors des murs d’une école, du corridor ou d’un centre ou dans les coins d’un terrain de jeu. 

Nous avons constaté une montée de violence dans notre collectivité au cours des derniers mois et quand je dis notre collectivité, je ne parle pas de Lester-B.-Pearson. Je songe au milieu élargi qui va au-delà de nos écoles et de nos centres. Je ne pense pas seulement aux enfants et aux jeunes, je parle aussi de la manière dont les adultes se traitent entre eux. Les êtres humains ont une capacité énorme d’amour et de bonté, mais ils peuvent aussi causer du mal par leurs mots et leurs gestes. 

De plus en plus, nous lisons dans les médias le récit d’événements violents et nous entendons plus de préoccupations exprimées sur les problèmes de santé mentale. C’est encore plus angoissant quand ces problèmes se révèlent au sein de notre communauté, parmi les élèves. La violence est une maladie sociale et nous souhaitons tous la voir éliminée. Cependant, pour réduire les agressions verbales et physiques, il faut une attention constante, de la vigilance et un effort concerté de la part de tous. Les situations vécues au cours des deux dernières années – soit la peur, l’isolement et les frustrations associées à la COVID-19 – n’ont fait qu’amplifier les problèmes actuels. 

Nous avons mentionné plus haut que nous désirons que nos locaux d’apprentissage deviennent plus accueillants, sécuritaires et inclusifs. Cet engagement revêt plus d’importance que jamais. Nous continuerons de déployer les ressources dont nous disposons pour bâtir des locaux plus bienveillants et d’aider nos élèves dans leur développement personnel et socio-affectif. Nous continuerons de travailler et de trouver des façons nouvelles et efficaces de régler la violence sous toutes ses formes. Une activité de deux jours se tient les 24 février et 31 mars. Elle a été organisée par le  SVPM et la Ville de Montréal. Il s’agit du Forum montréalais pour la lutte contre la violence armée, s’unir pour la jeunesse. Ce forum s’intéressera au problème de la violence chez les jeunes et j’y serai pour représenter la Commission scolaire Lester-B.- Pearson et réaffirmer notre engagement à travailler avec la communauté et les dirigeants de la collectivité sur ce sujet important.

Je me joins à la présidente Kelley pour dire que cette tâche nous concernera tous. Nous devons réunir nos énergies et travailler à des actions constructives qui profiteront à nos élèves. Nous devons nous concentrer sur des solutions qui nous écartent de l’agression et de la violence et qui nous mènent vers des manières prosociales et bienveillantes d’exister. Nos élèves ne méritent pas moins.