Rapport de la présidente Judy Kelley – mai 2023
par Judy Kelley, Présidente du Conseil des commissaires de la CSLBP
Cette période de l’année est extrêmement occupée pour notre commission scolaire, car chaque école et chaque centre célébrent leurs élèves et leur personnel alors que l’année scolaire arrive graduellement à sa fin (à l’exception, bien sûr, des nombreux élèves inscrits à des programmes de formation continue), tout en se préparant à la prochaine année scolaire et à toutes les possibilités et tous les défis qu’une nouvelle année scolaire apporte. Le nombre de réalisations et de projets remarquables entrepris récemment par les communautés scolaires, en plus de veiller à ce que les programmes scolaires soient appliqués et que l’apprentissage ait lieu de manière constructive, font de cette commission scolaire une institution dont nous devrions tous être très fiers. Y a-t-il des défis et des difficultés en cours de route ? Certes. Mais il est important de reconnaître le travail phénoménal effectué dans nos écoles et nos centres par le personnel dévoué (mais épuisé) de l’ensemble de la commission scolaire. Nous les remercions tous du fond du cœur.
Comme vous l’entendrez dans le nombre de rapports et de résolutions qui seront présentés, étudiés, adoptés et approuvés ce soir, le Conseil des commissaires et la direction de la commission scolaire ont travaillé très fort pour faire en sorte que celle-ci soit la meilleure possible. Les commissaires sont engagés dans leur travail au niveau du conseil de direction, des comités, des politiques, au sein de nos communautés et dans le travail que nous faisons avec la direction de la commission scolaire qui, sous la direction exceptionnelle de Cindy Finn, Ph.D., travaille sans relâche pour assurer les meilleurs services et possibilités d’éducation à nos élèves.
Cependant, récemment, le projet de loi 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique et édictant la Loi sur l’Institut national d’excellence en éducation, conférera au ministre davantage de pouvoirs, y compris celui de nommer les directeurs généraux des commissions scolaires et des centres de services scolaires et celui de renverser les décisions prises par ces mêmes employés. En substance, cette loi et cette modification, si elles sont adoptées, feront en sorte que les directeurs généraux relèveront directement du ministre de l’Éducation. Ce projet de loi contient des éléments qui sont en violation directe des décisions de la Cour suprême concernant l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui inclut le droit à une certaine mesure de gestion et de contrôle des commissions scolaires de langue des minorités, soit, au Québec, les commissions scolaires anglophones. Cette modification diminuera et changera directement la relation de travail que les conseils des commissaires entretiennent avec leurs directeurs généraux (ainsi qu’avec les centres de services scolaires). Le retrait du droit d’embaucher un DG au niveau local, au niveau de la communauté, pourrait potentiellement altérer la nature même de nos commissions scolaires anglophones qui reflètent nos communautés en fonction de leurs populations et de leurs régions uniques. Nous ne sommes pas un modèle unique. C’est un projet de loi terrible pour nos commissions scolaires. Nous devrions tous être en colère et indignés par ce changement de structure proposé.
Par ailleurs, une directive gouvernementale a récemment été envoyée dans toute la province par le ministre de l’Éducation pour interdire les salles de prière dans les écoles publiques. Cette directive a été donnée à la fin du mois du ramadan et constitue non seulement un manque de respect pour les communautés musulmanes en raison du moment choisi, mais aussi une mesure absolument inutile dans son intention d’abolir les locaux qui sont utilisés. Comme l’a dit le ministre, « en fait et en apparence, pour des pratiques religieuses telles que des prières ouvertes ou d’autres pratiques similaires ». À la CSLBP, nous n’avons pas eu d’autre choix que d’appliquer la directive, même si elle va à l’encontre de la culture des commissions scolaires anglophones du Québec qui valorise et reconnaît la diversité religieuse. Cependant, par respect pour la dignité et les convictions personnelles de nos élèves, nous n’abolirons pas les lieux destinés à la réflexion silencieuse, au temps ou au travail, où ils ont le droit, en tant qu’individus, de réfléchir à ce qu’ils veulent.
J’essaie d’éviter les sujets politiques dans mes rapports, mais ces récents événements venant du ministère et du ministre de l’Éducation ne correspondent pas à nos valeurs à la CSLBP. Le juge Lussier, qui se prononce sur le bien-fondé du projet de loi 40 et de son application aux commissions scolaires anglophones, nous a dit que son jugement serait rendu avant le 24 juin. Il est essentiel que la communauté scolaire anglophone défende les droits que lui confère la Charte et veille à ce que ses élèves aient la possibilité de recevoir la meilleure éducation possible dans leur culture et leur langue.
En attendant, je réitère mes remerciements les plus sincères à la CSBLP et à tout ce que celle-ci accomplit pour les élèves et la communauté grâce à son excellence et à son leadership dans le domaine de l’éducation.
S’il vous plaît, soyez gentils, courtois et respectueux les uns envers les autres alors que nous travaillons à la réalisation de nos objectifs communs.
Je vous remercie.